Dimanche dernier, à Brignoles, lors d'une cantonale partielle, la gauche a été éliminée dès le premier tour. Certains font porter la responsabilité de cette élimination sur la division de la gauche, et en particulier sur les écologistes, qui, en présentant une candidature à côté de celle des communistes, seraient les causeurs de troubles.
Cela est faux : d'abord parce que les voix des candidat-es ne s'additionnent pas mécaniquement. Rien n'assure qu'une candidature unique FdG, PS et EELV aurait permis l'accession du candidat PC au second tour. Et ensuite parce que lors des cantonales de 2011, les écologistes obtenaient 11 % et le PCF 31,5 % : la présence de plusieurs listes n'élimine pas mécaniquement la gauche.
Ce qui a éliminé la gauche, c'est l'abstention de son électorat. Dimanche dernier, à Brignoles, lors d'une cantonale partielle, les électrices et électeurs de gauche sont allés à la pêche.
Le Front national n'a pas obtenu plus de voix qu'en 2011 et 2012. Mais malgré les deux annulations, il a réussi à mobiliser son électorat. Pour enrayer la montée du FN, il n’y a pas de formule magique ni de martingale, il ne suffit pas d’empiler les logos des partis. On ne peut pas forcer les gens à venir voter pour nous s’ils n’en ont pas envie. Ce qui ne va pas, c’est que les signaux envoyés par la majorité gouvernementale ne correspondent pas aux attentes des Françaises et des Français.
Charge à la gauche et aux écologistes - et en particulier au gouvernement - de répondre aux attentes des électrices et des électeurs qui leur ont manifesté leur confiance en élisant François Hollande. Les renoncements sur l'économie et le social mais aussi sur le sécuritaire perdent la gauche : cette cantonale partielle est un appel supplémentaire à un changement de cap de la politique gouvernementale.
David Cormand, membre du bureau exécutif d'EELV, chargé des élections
> à lire sur le Nouvel Obs "Cantonales de Brignoles : Non, les Verts ne sont pas responsables"
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