Le feuilleton en cours à l'UMP est édifiant : Méthodes putschistes, truandages, falsification, menaces, chantage. Inscrits dans une longue tradition de recours aux coups tordus et à un personnel plus ou moins louche, les chefs de cette Union là s'apparentent plus dans la séquence à un groupe d'aventuriers se disputant la rente du financement public qu'à un groupe idéologiquement constitué.
On mesure au passage à quel point la détestable constitution de la Cinquième République rend fous des gens en apparence bien propres sur eux et comment elle divise partout au lieu de rassembler.
On frissonne aussi rétrospectivement : voyez à quoi aurait été exposé notre pays en cas de victoire au printemps dernier de dirigeants de cet acabit !
Mais tout cela n'est pas qu'une vacance momentanée de leadership : l'implosion du parti sarkozyste témoigne d'une crise durable du modèle majoritaire à droite.
Le néolibéralisme économique anglais combiné au conservatisme sécuritaire et culturel américain ne cimente plus les soutiens et les clientèles traditionnelles de la droite française, partagées entre des tentations et des pulsions stratégiques contradictoires, dont certaines très inquiétantes.
Se réjouir trop longtemps de cette situation serait cependant manquer de clairvoyance : non seulement parce qu'elle ouvre la voie à l'extrême droite mais parce qu'elle pourrait, sait on jamais, donner crédit à gauche à l'hypothèse d'une gestion molle, au radar et vaguement centrale, de la société française.
Or les maux dont nous souffrons et la violence des crises sont trop forts, les chantiers qui nous attendent trop vastes, pour que cette (exaltante) perspective représente une solution durable à nos problèmes.
Il n'y a ni vision de long terme ni crédibilité dans l'idée qu'on pourrait gouverner en s'appuyant sur un tiers de la société ou en touillant dans un ordre ou avec des dosages différents les mêmes ingrédients que dans les phases précédentes.
Chacun prendra la direction qu'il voudra ou qu'il pourra.
Les écologistes quant à eux sont cependant incités à hausser leur niveau de jeu pour envisager simultanément la question par trois côtés :
- Agir ici et maintenant, pour apparaitre comme le mouvement des solutions opérantes contre les crises.
- Réussir dans cette coalition, peser pour qu'elle élargisse sa base sur tous les côtés plutôt que de la restreindre.
- Construire avec toute la société une direction forte qui la rassemble et lui redonne de l'espérance.
Joli défi, non ?
Jacques Archimbaud
Secrétaire national adjoint
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