Le départ de Delphine Batho du gouvernement, dans des conditions brutales et sur la base d'un budget en régression, est un bien mauvais signal envoyé à l'écologie. Un an après l'éviction de Nicole Bricq, qui l'avait précédée au Ministère de l'Écologie, cela pose forcément avec une acuité nouvelle la question de la place que le Président de la République et le Premier Ministre entendent accorder concrètement à l'écologie. Désormais, le temps des discours, des échanges et des tables rondes - pour bénéfique qu'il ait été - est derrière nous. Les engagements souscrits il y a près d'une année lors de la Conférence environnementale, ne seront rien s'ils ne sont pas traduits, clairement, dans des décisions et des faits.
C'est ce message solennel que nous avons, mardi soir, adressé au Président de la République et au Premier Ministre. Nous entendons pouvoir juger sur des actes, dès la rentrée, la sincérité de l'engagement du gouvernement et de la majorité pour la transition écologique. Les choix relatifs aux investissements d'avenir, au budget 2014, à la mise en place d'une fiscalité écologique, à la loi sur la transition énergétique et la loi-cadre sur la biodiversité seront autant d'éléments déterminants de la position des écologistes.
En entrant au gouvernement, nous avons fait en conscience le choix de la responsabilité, le pari de l'action, celui d'avoir la capacité de participer aux décisions, d'y imprimer la marque écologiste du changement, d'être utiles aux transitions dont ce pays et l'Europe ont impérativement besoin. Des arbitrages ont été gagnés, et la colère grondeuse des lobbies pro-gaz de schiste témoigne de ce que, sur ce point, nous avons emporté une bataille décisive. Cela, pour autant, ne suffit pas : nous n'avons pas vocation à rester des éternels opposants aux logiques productivistes et pseudo- croissantistes.
Les urgences sociales, environnementales, économiques sont là. Nous avons vocation à emporter des arbitrages majeurs sur les investissements d'avenir, la fiscalité, l'énergie, l'industrie, les transports, l'agriculture, la formation, la santé... Notre pays doit engager pleinement la transition écologique, et cesser de retarder le passage à l'acte en comblant le vide par des discours. L'enjeu n'est pas de plaire aux écologistes. L'enjeu, c'est de construire un avenir qui ouvre de véritables horizons à notre jeunesse, créera des emplois durables, des nouvelles formations, ambitionne une autre prospérité pour notre pays et pour l' Europe, dans un monde qui ne sera plus jamais le monde d'hier.
Pascal Durand, secrétaire national d’Europe Ecologie – Les Verts
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire