lundi 12 décembre 2011

Message de Dominique de VILLEPIN

Chère Amie, Cher Ami,

J'ai annoncé ma décision de me présenter à l'élection présidentielle. C'était, je ne le cache pas, une décision difficile, car je ne suis pas, comme d'autres, un candidat de naissance ou de profession dont tout le parcours serait dirigé vers la candidature. Difficile aussi, car tout a été fait pour m'empêcher d'être candidat, des débauchages de personnes jusqu'à l'acharnement personnel. Je mesure aussi toutes les difficultés concrètes d'un tel engagement. Mais j'ai confiance en notre message et en notre espérance.

Dans la souffrance de la France aujourd'hui, dans le désarroi et au milieu des tentations du renoncement, ma conscience m'interdit de rester silencieux. Comme beaucoup de Français, je ne supporte pas l'humiliation dans laquelle vit notre pays aujourd'hui. Nous nous sentons, en tant que nation, humiliés par les marchés qui sont convaincus qu'il leur reviendra de choisir le prochain Président de la France et qu'ils font la loi en Europe.
Humiliés par un jeu politique qui se moque des Français, avec des partis occupés à leurs petits arrangements. Montrons à ces partis qu'une alternative est possible.
Humiliés aussi par les rancoeurs, les peurs, les haines qui deviennent le seul refuge des nations privées de dignité.


Cette humiliation n'est pas une fatalité. Nous en sommes seuls responsables. J'ai infiniment confiance dans mon pays, dans son destin et dans ses atouts formidables. Je connais le monde. Je sais tous les défis qui nous attendent, mais je sais aussi l'attente et parfois l'admiration que suscite notre pays, pour son indépendance, pour son modèle social, pour son message universel.

C'est pourquoi 2012 doit devenir le rendez-vous du courage, de la vérité et de la volonté. Il y a un chemin. Il y a des solutions. Si les grands partis ne les proposent pas, c'est qu'ils sont prisonniers de leurs clientèles, prisonniers de leurs habitudes et de leurs calculs.
Le rassemblement national, voilà la première réponse, le rassemblement politique, l'union nationale, mais aussi la mobilisation générale de tous les salariés, entrepreneurs, agents publics. Pour cela, j'ai la conviction qu'il nous faut faire plus de place aux salariés dans la décision avec la cogestion. Pour cela nous avons aussi besoin de plus de démocratie, de plus de référendum.
Le sursaut économique est la deuxième réponse, parce que nous nous laissons aller. Il y a plus grave encore que nos comptes publics, c'est le taux de chômage et le déficit commercial, parce qu'ils veulent dire que nous ne produisons plus assez, que nous ne vendons plus assez. Nous portons des propositions fortes qu'il nous faut désormais faire mieux entendre.
La refondation politique, enfin, est la troisième réponse, parce que notre république est devenue impuissante, complexe, soumise aux intérêts particuliers. Il faut huit a dix grandes régions, une dizaine de grands ministères réellement efficaces.


Dans cette bataille présidentielle, nous n'entrons pas dépourvus d'atouts.
Nous pouvons nous appuyer sur une expérience et un bilan. Mes deux années de gouvernement, ce sont 50 milliards de déficits en moins. Les cinq années depuis 2007, ce sont 500 milliards de dettes de plus. En deux ans, nous avions 600 000 chômeurs de moins.
Nous pouvons nous appuyer sur ce que nous avons construit avec patience et cohérence avec nos convictions républicaines tout au long des dernières années avec République Solidaire, depuis la formidable aventure de la halle Freyssinet.
Nous pouvons nous appuyer sur une certaine idée de la France, sur l'exigence et sur le sens du service et de l'intérêt général.


Tout au long de ces mois, j'ai pu compter sur votre soutien et votre engagement et je vous en suis reconnaissant. J'ai reçu dans les dernières semaines de nombreux messages chaleureux qui m'ont beaucoup aidé dans cette décision. Nous entrons maintenant dans un nouveau temps, celui de la mobilisation et de l'action. Nous aurons besoin de tous les talents, de toutes les imaginations pour frayer un chemin à nos idées dans un jeu politique qui ne reculera devant rien pour nous empêcher de faire entendre une voix différente. Chacun doit désormais trouver sa place pour apporter sa pleine contribution à nos victoires.

Très amicalement,

Dominique de VILLEPIN


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