- Agenda d'Eva Joly
- Lundi 12 et mardi 13 : Eva Joy au parlement européen à Strasbourg.
- Mercredi 14 septembre : Déplacement d'Eva Joly en Alsace autour des questions énergétiques. La catastrophe de Fukushima a eu lieu il y a six mois. Quatre jours avant le grand rassemblement franco-allemand anti-Fessenheim, Eva Joly se rendra en Alsace pour un après-midi consacré à la transition énergétique. La candidate se rendra à Fessenheim pour réclamer la fermeture de la plus ancienne centrale française. Elle se rendra ensuite à Kaysersberg à l'invitation d'Henri Stoll. Le maire de la ville exposera ses solutions locales de sobriété et d'innovation énergétique.
- Samedi 17 septembre et dimanche 18 septembre : Conseil Fédéral à Paris.
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L'équipe de campagne d'Eva Joly.
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PROPOS RECUEILLIS PAR ROSALIE LUCAS
L’eurodéputée Eva Joly, candidate d’Europe Ecologie-les Verts à l’élection présidentielle, dénonce les nombreuses attaques dont elle fait l’objet.
Pensez-vous que Jean-Noël Guérini devrait démissionner de la présidence du conseil général des Bouches-du-Rhône ?
Eva Joly. Evidemment.
La décision lui appartient, mais s’il ne démissionne pas, c’est aux autres membres du conseil général de l’y obliger. C’est leur responsabilité.
Pour l’instant, il n’est que mis en examen. La présomption d’innocence ne joue-t-elle pas ? Le processus judiciaire peut durer cinq ou six ans. Certes, on peut évoquer la présomption d’innocence et attendre le jugement pour statuer. Mais il y a pour moi dans la vie politique l’exigence d’une république exemplaire. Par respect pour les citoyens, vous ne pouvez pas garder ces fonctions lorsque vous êtes mis en examen pour prise illégale d’intérêts et association de malfaiteurs. Une mise en examen abîme gravement le lien de confiance indispensable entre un élu et les citoyens.
L’affaire Guérini éclabousse-t-elle le PS ? C’est en tout cas au PS de gérer la situation et il aurait dû le faire plus tôt. Lorsqu’on voit l’état de désolation sociale de ce département, on ne peut pas tolérer que ses responsables ne soient pas au-dessus de tout soupçon.
Vendredi, vous avez été entendue par la brigade criminelle de Marseille au sujet d’une plainte de Patrick Ollier après vos propos dénonçant son amitié avec le régime libyen de Kadhafi. Vous regrettez de les avoir tenus ? Non, et je les réitère : M. Ollier a bien été un intermédiaire de Kadhafi. Mais on s’intéresse aux dénonciateurs et non pas à ce qu’ils dénoncent… Ma convocation est un détournement des moyens d’Etat parce qu’on souhaite protéger les ministres. Rendez-vous compte que, dans cette affaire, la brigade criminelle a fait plus d’auditions que pour une affaire de meurtre! Il faut réaliser la disproportion. L’accumulation sur ma tête de procédures de diffamation n’est pas un hasard : on veut me faire taire. Mais je ne vais pas me taire.
Les problèmes d’endettement peuvent-ils faire exploser la zone euro ? Nous sommes en pleine tempête et il faut sécuriser la zone euro de toute urgence. Pour cela, mutualisons notre endettement. Cela ne veut pas dire que la France paiera la dette grecque, italienne ou espagnole, cela signifie que nous emprunterons tous au même taux. Les Allemands sont contre et, la mauvaise nouvelle, c’est que
Nicolas Sarkozy a abandonné sans livrer bataille. Nous devons aller vers plus d’Europe, vers un fédéralisme. Il faut par exemple une politique fiscale commune.
L’Assemblée a adopté le plan de réduction des déficits. Si vous étiez députée, l’auriez-vous voté ? Non, car je le trouve ridicule. Qui peut croire que nous allons réduire les déficits avec 0,5 % d’imposition pour ceux qui gagnent plus de 1 M€ par an ? Cela rapportera 200 millions, alors qu’on vient de faire un cadeau fiscal de 2 milliards aux mêmes personnes. Cet arbitrage est absurde. Je n’ai rien contre une taxe contre le Coca-Cola et autres boissons sucrées, mais c’est pareil, c’est assez dérisoire. Il n’y a pas de volonté de prendre le problème à bras-le-corps. Je pense aussi que l’obsession d’atteindre les 3 % de réduction des déficits en 2013 n’est pas bonne.
Le PS dit, comme la droite, vouloir aussi atteindre ces 3 % en 2013… Le PS a peur de passer pour laxiste s’il ne dit pas ça. Mais vouloir atteindre ce chiffre si vite va automatiquement nous entraîner dans la spirale infernale d’austérité et de récession. Il faut être raisonnable, responsable et juste : laissons-nous jusqu’en 2014 ou 2015 pour équilibrer les finances publiques. Nous sommes toujours dans les effets d’annonce. Ce gouvernement est celui qui a profondément augmenté les déficits en cinq ans. Et maintenant, il annonce à grands frais que les déficits, cette fois, c’est fini ; qu’on va graver dans le marbre qu’on ne le fera plus. Le résultat : une politique d’austérité basée en plus sur des prévisions trop optimistes. En réalité, la récession et la crise vont être plus profondes qu’on nous le dit.
Où trouveriez-vous les économies ? Je présenterais un collectif budgétaire avec 20 milliards de recettes nouvelles. La priorité sera de lutter contre la fraude fiscale, qui représente 40 Mds€ en France. Je propose aussi de créer un livret d’épargne verte, sur le modèle du livret A, destiné à financer les investissements écologiques. Nous abandonnerons également la TVA pour la restauration, l’exonération sur les heures supplémentaires… et nombre de cadeaux faits par ce gouvernement aux plus riches.
Comment avez-vous réagi quand Alain Marleix a qualifié Jean-Vincent Placé de « Coréen national » ? J’ai évidemment été choquée. Vendredi, à Marseille, à l’inauguration du nouveau local d’Europe Ecologie-les Verts, un militant avait une pancarte : « Auvergnats, Norvégiens, Coréens, même combat. » Il ne faut pas accepter le fait d’opposer les Français selon leurs origines. Hélas, ce n’est pas un acte isolé depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir.
Bernard Debré vous reproche d’avoir dit qu’il fallait lutter contre l’hégémonie du français et redonner vie aux langues régionales… Ils ne savent plus quoi inventer ! Je n’ai jamais parlé d’abolir la langue française. Je dis que les langues régionales sont des trésors culturels en péril. Car, pour construire l’unité française, des générations de Jacobins ont pensé qu’il fallait interdire l’usage de ces langues. Mais cette époque est révolue, le français n’a plus besoin d’être soutenu. Pourquoi a-t-on peur des langues régionales? Plutôt que de les réprimer, il faut les sauver. Il faut offrir l’enseignement dès le plus jeune âge, ce n’est pas un programme très coûteux.
Le FN fait sa rentrée à Nice ce week-end. Si Marine Le Pen est trop haute dans les sondages, vous vous retirerez ? Les électeurs doivent avoir le choix entre différents projets à l’élection présidentielle, et j’ai la responsabilité de porter le projet écologiste. Je suis la candidate anti-FN. Il ne faut pas cesser de dénoncer son discours d’exclusion, de haine de l’autre. Marine Le Pen est une impasse, elle porte une simplification du monde, et le drame, c’est que les citoyens sont tellement perdus qu’ils peuvent être trompés. L’effroyable tuerie en Norvège a montré où menaient les discours de haine.
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