Curieuse ambiance en France depuis l’élection de François Hollande. Le temps et le climat politiques paraissent un peu flottants. Le rendez-vous des législatives, second pilier de la démocratie française, semble peiner à produire à ce stade une vraie dynamique d’opinion majoritaire.
Nos concitoyens, fatigués par la présidentielle, estimeraient-ils que le plus gros du travail a été fait ? Que le gouvernement Ayrault étant plutôt bien parti, la suite ira d’elle-même ? Les difficultés en cours ou annoncées (la Grèce, les comptes publics plus dégradés que prévu, les vagues de licenciements) expliqueraient-elles cette sorte de retenue ?
Quelles qu’en soient les origines, cette atmosphère en demi-teinte est lourde d’un risque d’une abstention élevée dont il convient de se prémunir.
Car le résultat est loin d’être acquis : sans parler des effets incertains du redécoupage, les droites sociales et politiques sont loin d’être abattues... L’extrême droite continue à pousser. Seule une marge mobilisation de tous les électorats qui ont voté Hollande au second tour de la présidentielle peut donner au pays la majorité parlementaire large dont il a besoin pour se réformer et pour se mettre à la hauteur des défis présents et à venir.
Du point de vue de l’avenir de cette majorité, c’est in fine la diversité de ses composantes qui décidera de l’ordonnancement des priorités et du calendrier de l’action publique au moins pour les deux années qui viennent : autant on pouvait comprendre qu’un grand nombre d'électeurs écologistes puissent porter leur suffrage sur le candidat socialiste en fonction de l’enjeu principal au premier tour de la présidentielle, autant une faible implication de leur part dans l’élection législative pèserait lourd sur la capacité à porter plus loin, dans une perspective européenne, la transition écologique.
D’une façon générale, le fait que les partis dits de gouvernement puissent être perçus dans l’opinion comme plus ou moins anesthésiés par l’activité du gouvernement qu’ils soutiennent, et cela quelle que soit la qualité de son travail, ne serait pas annonciatrice de bonnes nouvelles démocratiques. Ni maintenant, ni à l’ avenir ces partis n’ont pour vocation à se comporter comme de simples clubs de supporters.
S'agissant des écolos en tout cas, ils ambitionnent bien d’alimenter en continu le débat public, de dire "oui" quand ce sera juste et "non" quand ce sera utile, de faire avancer les choses sur le terrain, de créer des rapports de force dans la société, de donner envie à nos concitoyens l’envie de "toujours plus de vivre mieux"...
Il nous reste donc quelques jours encore pour montrer l’importance qu’il y a à participer les 10 et 17 juin, l’enjeu du vote partout en nombre de voix pour les écolos et la place qu’ils pourront jouer dans le pays à travers la formation de leur premier groupe à l’Assemblée nationale.
Jacques Archimbaud
Secrétaire national adjoint d’Europe Écologie Les Verts
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