En demandant au gouvernement un « changement de cap » et en proposant d’autres politiques publiques, le Conseil fédéral d’EELV a pris ses responsabilités. En se prononçant de manière quasi-unanime, en sachant rechercher le bon équilibre au nom de l’intérêt général de notre mouvement, il y a ajouté la manière.
Après une première année d’exercice du pouvoir, le constat ne souffre plus guère d’ambiguïté : la politique actuellement mise en oeuvre est beaucoup trop tournée vers des vieilles recettes pour pouvoir sortir notre pays – et l’Europe – des crises qu’il traverse. L’absence d’une analyse pertinente sur le caractère systémique des difficultés et l’incapacité à s’exonérer d’une lecture productiviste, financière et « croissantiste » du monde expliquent l’insuffisance, voire l’inutilité des réponses proposées. Membres actifs de la majorité parlementaire, présents au gouvernement, soucieux d’oeuvrer à une véritable transition, les écologistes n’entendent ni se taire ni se soumettre à des choix qu’ils n’approuvent pas.
Nous n’ignorions rien, en décidant il y a un an d’entrer au gouvernement, du poids des contraintes et du temps nécessaire à mettre en œuvre le changement. Nous avons collectivement considéré que la situation de notre pays. L'urgence, la gravité et l’approfondissement des fractures et leur risque d’irréversibilité, la radicalisation des crises exigeaient de nous de prendre nos responsabilités et notre part à l’action commune. Quelles que soient les difficultés, les conservatismes à affronter, il valait mieux être acteurs que simples spectateurs – au mieux commentateurs avisés – d’une politique conduite par d’autres.
Aucune poussée d’urticaire ni panique passagère, donc, dans la motion adoptée ce samedi. Mais, précisément parce que nous sommes pleinement engagés dans la majorité, parce que nous souhaitons sa réussite et refusons de spéculer sur son échec, le rappel, clair, que le changement n’aura pas lieu sans ambition, sans imagination, sans volonté, sans un nouveau cap. C’est parce que nous sommes soucieux d’initier ces transitions que nous formulons des propositions positives pour réorienter concrètement l’action du gouvernement en France et en Europe. Nous les ferons vivre, sans ultimatum, sans arrogance, au sein de la majorité comme dans le débat public.
Par le travail de nos groupes au Parlement, nous joindrons les actes à la parole. C’est ainsi que les écologistes seront entendus : cohérents et rassemblés. Et c’est ainsi, aussi, que nous continuerons d’être utiles : en participant au gouvernement et à la majorité parlementaire, mais également en continuant nos échanges et notre travail avec la société, en étant présents sur les mobilisations, en nous saisissant de tous les espaces démocratiques pour y porter les analyses et les solutions écologistes. Avec exigence et détermination.
Pascal Durand, secrétaire national Europe Ecologie – Les Verts
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