L'action récemment menée par Stephane Gatignon, maire écologiste de Sevran, pour obtenir de l'Etat qu'il aide les communes les plus pauvres à boucler leur budget, rappelle aujourd'hui que l'égalité des territoires est ni plus ni moins que le nom de l'égalité des citoyens entre eux.
Fermeture de services publics les uns après les autres, délocalisation d'entreprises fragiles, dizaines de milliers de personnes supplémentaires jetées dans la précarité, les facteurs de pauvreté se cumulent sur certains territoires et se diffusent dans la plupart des autres.
Une réponse adaptée à ces phénomènes pourrait bien demain être en plus menacée par un risque majeur : la déstabilisation des finances des collectivités territoriales, qui tentent de maintenir en bout de chaîne un peu de cohésion sociale.
L'urgence sacrifie l'investissement, la réparation des dégâts du passé compromet l'avenir.
Dans cette situation, il est urgent de reprendre à la base les composantes de la fiscalité locale, de réformer les mécanismes et les flux de solidarité entre territoires et au sein des territoires, de poursuivre la décentralisation et la déconcentration des services de l'Etat, en transférant évidemment les moyens, les personnes et les compétences qui les accompagnent.
Il faut achever la carte des coopérations intercommunales quand elles permettent à la fois une stratégie d'ensemble et de véritables économies d'échelles et créer un outil spécifique de financement pour les collectivités territoriales.
Il faut rénover et adapter les services (aux) publics de manière à garantir à tous un droit d'accès à l'éducation, la santé, la connexion et la mobilité.
Il convient enfin de donner toute leur place aux initiatives de la société civile, au « prendre soin » (care) local qui s'appuie sur la solidarité, l'engagement des générations, les services collectifs aux personnes, les mille et une offres possibles du tiers secteur de l'économie sociale et solidaire.
Sur le socle républicain de l'égalité des chances ainsi relancée, la transition écologique et énergétique, l'interpellation alimentaire et sanitaire, la perspective d'une économie décarbonée et « défossilisée » et plus simplement l'envie de vivre mieux, réouvrent à chaque territoire la vieille promesse utopique et mobilisatrice de l'égalité réelle.
Celle dans laquelle « chaque territoire contribue selon ses possibilités à la prospérité de tous et reçoit de la société en fonction de ses besoins ».
Jacques Archimbaud
Secrétaire National adjoint d'EELV
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire