Hier, nous faisions gagner François Hollande. Aujourd'hui, nous ferions perdre le Parti socialiste. Demain, sera-ce le Parti socialiste qui fera perdre les écologistes ? Si le vote de Villeneuve-sur-Lot est d'abord et avant tout une sanction contre un homme, il est aussi une sanction contre une politique. Car pour les citoyens, ici, l'alternative n'est pas à gauche, elle est à droite. Ainsi que dans les sept autres Législatives partielles perdues par la gauche depuis un an.
Si le vote sanction après un changement de majorité au sommet de l'Etat n'est guère nouveau, ce qui l'est davantage, c'est la possible recomposition des droites avec l'explosion des scores du Front national. Pour répondre aux dérives de gestion de la droite comme de la gauche, à la corruption en col blanc, au chômage qui flambe, aux difficultés en tout genre que les Français rencontrent, le FN, en s'organisant derrière Marine Le Pen, apparaît à certains électeurs comme une alternative crédible, faisant oublier sa radicalité. Et les sondages publiés sur les possibles scores de l'extrême droite aux Municipales et aux Européennes ne sont pas pour nous rassurer.
Le vote FN pourrait devenir – est ? – un vote d'adhésion. Comment la gauche s'organise-t-elle pour y faire face ? Comment les écologistes se positionnent-ils, co-gérant le pays tout en affirmant leurs différences, pour aborder les prochaines séquences électorales ? Certes, nous avons demandé au gouvernement un changement de cap. Tout comme de plus en plus de socialistes qui s'inquiètent de leurs futurs scores sur leurs territoires régionaux. Aujourd'hui, la réponse de ce gouvernement est simple : c'est non. Tablant sur un « mieux » à venir prochainement, il attend que l'orage électoral passe, comptant sur des triangulaires et sur l'implantation de ses barons locaux pour limiter la casse.
Et nous ? Avons-nous les moyens d'attendre que l'orage passe ? Sans changement, pourrons-nous supporter cette flambée de l'extrême droite et la chute du Parti socialiste ? Ce dernier ne manquera pas de rappeler que seule l'union de la gauche permettra de contrer l'UMP et le Front national. Pourtant, on ne peut pas être l'otage de ce rapport droite-gauche dont on sent bien qu'il arrive à épuisement, et où les solutions des écologistes passent à la trappe. A nous de rappeler à nos partenaires que seule la mise en œuvre du changement pour lequel il a été élu permettra de contrer cette flambée !
Nathalie Laville
membre du Bureau exécutif en charge de la communication et des campagnes & actions
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire