L’engagement du gouvernement, réaffirmé à plusieurs reprises par le Premier ministre, de créer une fiscalité écologique dans notre pays se heurte à de lourdes résistances. Les arguments avancés ne surprendront pas. Ils sont conformes au triptyque de tous les catéchismes conservateurs : d'accord sur le principe, mais pas ici, pas maintenant, pas comme ça ! La vérité ça n'est pas qu'on ne peut pas, c'est qu' "on" ne veut pas.
Dans un tel contexte, l’adoption mardi par l’Assemblée nationale d’une résolution favorable à la mise en place, dès 2014, des premiers éléments d’une telle réforme est une bonne nouvelle. Le signe que les choses bougent au sein de la majorité parlementaire. Certes, la résolution n'a rien d’exécutoire, mais elle a une forte valeur symbolique. Il faudra, très vite, passer aux actes. Mais que l’Assemblée nationale ait largement approuvé ce texte ambitieux, porté conjointement par des parlementaires socialistes et écologistes, est un pas dans la bonne direction.
L’enjeu n’est pas de punir, ni de taxer pour le plaisir d'augmenter les impôts. L’enjeu, c’est de permettre à la fiscalité de coller aux nouvelles réalités, aux nouvelles nécessités d'un monde qui se bouleverse. De faire en sorte que les comportements vertueux soient davantage et mieux soutenus que les comportements polluants, et non le contraire. L’enjeu, aussi et surtout, c’est d’engager ce changement là dans la justice.
Voilà ce que les écologistes veulent faire entendre à la majorité : personne ne sera perdant à introduire, progressivement, l’exigence et la responsabilité écologiques dans notre système fiscal. Personne, sauf ceux – ils sont peu nombreux, même s’ils sont très bien organisés – qui tirent avantage de la situation telle qu’elle est et mettent tout en œuvre pour retarder l’échéance. Pour peu que nous sachions bâtir une réforme ambitieuse dans ses objectifs et progressive dans ses moyens, toute la société sera gagnante.
Renoncer à agir, sous prétexte des difficultés de mise en oeuvre, c’est faire – et à coup sûr – que tout le monde y perde demain. Faute d’avoir anticipé les nécessaires mutations, la réalité s'imposera d'autant plus brutalement. Il est temps d'agir, nous n'avons plus de temps à perdre.
Pascal Durand, secrétaire national Europe Ecologie – Les Verts
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