Jean-François Copé a fait très fort. Au nom du ramadan, on volerait aux petits enfants, à la sortie de l’école, leur pain au chocolat. On leur arrache leur viatique comme si on leur arrachait leur identité.
Une chose est sûre, la crise accroît les tendances aux replis identitaires et le secrétaire général de l’UMP participe de ce processus d’ethnicisation de la société française. Il n’est pas très loin de l’avocat Gilbert Collard, député du FN, qui déclarait qu’avec l’islam « on est dans un nationalisme religieux ». Les musulmans ne pourraient donc pas être Français et détermineraient une autre nationalité. C’est cette tendance à l’ethnicisation que Copé cautionne par sa parabole islamophobe au prétexte d’une campagne électorale interne ; il précipite les plus droitiers des UMP dans les bras du FN de Marine Le Pen.
Ces propos s’inscrivent dans un contexte spécifique, dans un moment où les médias reflètent des conflits sociétaux majeurs, où le mal-vivre des cités s’incarne dans un communautariste mal compris, où tout se mélange dans une soupe à l’odeur nauséabonde : Roms, salafistes, qataris…
Sans programme et sans leader, l’opposition risque de s’en remettre à de vieille et dangereuses recettes parmi lesquelles celle du « bouc émissaire ». La « fillionisation » ou la « copéisation » de l’UMP ne sera pas qu’anecdotique…
Face à ces dérives du langage et de la pensée, à gauche le rêve n’est pas au rendez-vous. S’il fallait s’en convaincre, c’est fait : on ne vit pas un Mai-81 bis. Et nous, nous ne sommes que nous, EELV, minoritaires dans la coalition parlementaire et gouvernementale. Mais nous devons être pleinement nous : assumer l’alternance et proposer une alternative pour sortir de la crise.
Car l’écologie politique est une solution. Cécile, qui s’exprimait devant l’Assemblée nationale sur les obligations de libération foncière et de construction de logements sociaux, a su réaffirmer avec fermeté l’engagement du gouvernement en faveur de la réalisation du métro du Grand Paris qui est essentielle dans la lutte contre les déplacements à effets de serre et l’étalement urbain. Au cœur de l’actualité avec le débat budgétaire, la question de la transmission intergénérationnelle sans fin des déficits souverains et la nécessité d’une politique d’investissement durable écologique. Demain, l’affrontement que nous conduisons vis-à-vis du lobby nucléaire français, devra se traduire dans le débat parlementaire sur la transition énergétique. Et nous devons nous féliciter de la prise de position personnelle de Vincent Peillon sur la nécessité de la dépénalisation et de l’encadrement de la consommation du cannabis, même si l’on sent bien que tout ça met François Hollande à rude épreuve…
La droite et le FN incarnent une France néoconservatrice et radicalement nationale. L’hypothèse Copé, si elle se réalisait, ouvrirait la voie à une droitisation du parti de Sarkozy, un peu comme si le parti républicain américain cédait au Tea party. Avec Fillon, l’UMP sera accroché comme une bernique au rocher du capitalisme financier et productiviste. Tous ont en commun le refus du dépassement de l’Etat Nation et de la cosmopolitisation de la société française.
Dès lors, la gauche et les démocrates ont à charge de bâtir une coalition écologique sociale et démocratique autour de François Hollande pour ouvrir une nouvelle voie, offrir une nouvelle et concrète espérance. L’Europe et l’écologie, telle est notre place dans ce vaste mouvement de transformation de la société. Europe Ecologie-Les Verts doit permettre à notre société d’assumer son cosmopolitisme. Œuvrer à mettre la société en mouvement aujourd’hui pour en faire notre chance de demain.
Nathalie Laville, chargée de la Communication, des Campagnes et actions
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