samedi 3 mars 2012

CP > Croissance : encore un Conseil européen qui confirme la mauvaise direction du Traité du 9 décembre > Catherine Trautmann > Responsable du Pôle Europe



COMMUNIQUE DE PRESSE

Le samedi 3 mars 2012,

 

Catherine Trautmann, Responsable du Pôle Europe

 

Croissance : encore un Conseil européen qui confirme la mauvaise direction du Traité du 9 décembre

 

Les 1er et 2 mars se sont retrouvés à Bruxelles les dirigeants européens pour le Conseil de Printemps, avec la promesse de contrebalancer l'austérité du Traité de stabilité, de coordination et de gouvernance – signé à la marge - par une politique de relance de l'activité et de lutte contre le chômage.

 

Comme le 30 janvier dernier, la déception est profonde. Les conclusions de ce Conseil confirment la mauvaise voie sur laquelle s'engage Bruxelles, à savoir l'absence de toute autre ambition que la discipline budgétaire, certes nécessaire mais insuffisante. Ce Conseil devait être consacré à la croissance, la seule chose qu'il consacrera c'est l'absence de politique de croissance digne de ce nom, le déficit de projets industriels européens, le manque chronique d'ambition collective pour relever la production européenne. Cette orientation, que nous condamnons vivement, c'est en réalité celle du Traité européen du 9 décembre 2011, celle que François Hollande renégociera fort de son élection au suffrage universel, si les Français lui font confiance au soir du 6 mai 2012. Dans ce contexte, le redéploiement de 82 milliards d'euros relève dans ce cadre de la manipulation et de l'illusion : un tel recyclage menace d'ailleurs de pénaliser des projets existants.


Pourtant, il y a urgence. L'Union compte désormais plus de 23 millions de chômeurs. L'austérité imposée depuis le début de la crise, les coupes sombres dans les dépenses publiques, le démantèlement des filets de protection sociale, les relèvements de l'âge de départ à la retraite et la flexibilisation du marché du travail ont eu des conséquences dramatiques pour les Français comme pour l'ensemble des Européens, sans améliorer l'état des dettes dans les Etats membres. Sans croissance, le rééquilibrage des comptes publics est en effet impossible, tout comme le recul du chômage. 

 

Les quelques propositions d'orientation très libérale de ce Conseil aggraveront la situation économique et sociale de l'Europe : dérégulation du marché du travail ; compétitivité accrue uniquement fondée sur la baisse du coût du travail ; conclusion hâtive d'accords de libre-échange sans aucune référence à l'exigence de réciprocité. Il n'y aucune référence à l'harmonisation fiscale et sociale, non plus qu'à une stratégie industrielle européenne. L'achèvement du marché intérieur comme moyen de relance mérite mieux que les vieilles recettes qui n'ont pas fonctionné. L'ultra-libéralisme a échoué, mais les leçons sont loin d'être tirées. 

 

La gouvernance économique intergouvernementale de l'Union doit être autre chose qu'un arsenal de sanctions. François Hollande propose cet autre chemin pour l'Europe, celui d'une refondation progressiste. Pour nous, l'Europe doit investir dans l'éducation, la recherche, l'innovation, les services publics, les infrastructures. Nous voulons des investissements de long-terme en faveur d'une politique industrielle commune, créatrice d'emplois, et qui engagent l'Europe sur la voie de la conversion écologique. Nous portons le projet d'une Europe qui participe à une plus juste redistribution des richesses par une fiscalité convergente sur les hauts revenus et qui lutte contre les paradis fiscaux. Les investissements nécessaires ne pourront pas être financés sans une réforme des recettes, notamment par l'introduction d'une taxe sur les transactions financières. Renforcement de la BEI, budget communautaire renforcé, « projet bonds », eurobonds, harmonisation de l'impôt sur les sociétés… nous avons mis toutes ces propositions sur la table, les responsables européens doivent s'en saisir. Leur inaction est coupable, car elle affaiblit toujours plus la politique face aux marchés. Sur ces propositions, de nombreux responsables à la Commission ou des chefs d'État et de Gouvernement peuvent se retrouver. 

 

La solidarité et la démocratie sont au cœur de notre stratégie. Les peuples doivent se réconcilier avec l'Europe, les parlements nationaux et le parlement européen doivent pouvoir jouer pleinement leur rôle de contrôle démocratique. Seul le pacte de responsabilité, de gouvernance et de croissance proposé par François Hollande permettra de redonner espoir dans l'Europe et son avenir, et de mettre fin au rejet par les Européens de la construction européenne.



Service de presse 
Equipe de campagne de François Hollande
Candidat à la présidence de la République

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